A l’occasion de la Nuit de la data et de l’IA, Eramet s’est vu décerner le premier prix dans la catégorie « Projets équipes data & IA », pour son projet de maintenance prédictive du Transgabonais, le chemin de fer national du Gabon.
Cette cérémonie, organisée chaque année par Republik Data & IA, récompense des projets innovants impliquant l’utilisation de l’intelligence artificielle. Un jury composé d’experts issus de grandes entreprises françaises sélectionne les meilleures initiatives dans plusieurs catégories.
A noter que le projet a également été sélectionné parmi 600 dossiers pour le Sommet mondial sur l’intelligence artificielle organisé par l’Elysée les 10 et 11 février derniers.
IA et maintenance prédictive : prévenir plutôt que guérir
Au Gabon, notre filiale Setrag opère sur mandat des autorités l’unique chemin de fer du pays : le Transgabonais. Longue de près de 650 kilomètres, cette voie ferrée relie les deux extrémités ouest et est du pays, desservant 24 gares. Le train transporte le minerai de manganèse de notre filiale Comilog, mais aussi d’autres matières premières et également des voyageurs.
« Cette ligne, mise en service dans les années 1980, a été conçue pour supporter 10 fois moins de trafic qu’aujourd’hui », explique Jean-Loup Loyer, Chief Data Management & Analytics Officer chez Eramet. « Par ailleurs, le climat tropical du Gabon rend le sol humide et mouvant, ce qui a pour effet de faire bouger la voie également. »
Pour pallier ce problème, Eramet a mis au point un projet de maintenance prédictive basée sur l’IA. Concrètement, le Groupe a investi dans une locomotive dédiée à la maintenance. Dotée de capteurs, celle-ci récupère des données de mesure (écart entre les rails, forme des voies). Pendant plusieurs années, cette locomotive a collecté chaque mois des données fiables permettant aujourd’hui de prédire, kilomètre par kilomètre, les points de dégradation futurs sur la ligne.
« Avec cette connaissance, nous sommes en mesure d’émettre des recommandations aux équipes de la Setrag en charge de la maintenance », conclut Jean-Loup Loyer. « On améliore ainsi non seulement notre efficacité opérationnelle mais aussi la sécurité. » Un projet qui a séduit le jury de la Nuit de la data et de l’IA pour son originalité et son côté concret.
L’IA et la data au service de la performance opérationnelle
Le secteur minier connaît son lot de challenges, que ce soit en matière de performance, de responsabilité sociétale ou de sécurité. C’est pourquoi Eramet déploie, sur l’ensemble de ses sites à travers le monde, plusieurs projets basés sur la valorisation de data.
Au Gabon par exemple, un projet vise à automatiquement évaluer les horaires d’arrivées du train de la Setrag via les caméras de surveillance sur le quai. Celles-ci peuvent détecter l’arrivée du train mais aussi le nombre de wagons ou le niveau de chargement des wagons à minerai. Ces données permettent de mieux planifier les opérations et de mettre au point des plans d’actions d’amélioration opérationnelle.
Au Gabon toujours, sur la mine de Comilog, on réfléchit à la maintenance prédictive sur les engins miniers, comme le font déjà d’autres entreprises minières. Des capteurs équipant les véhicules récupèrent des informations de fonctionnement, qui sont ensuite analysées. Il est par exemple possible de vérifier que l’engin ne surconsomme pas de carburant, que les opérations de maintenance sont bien réalisées, respectent les limitations de vitesse, etc. Les écarts relevés peuvent donner lieu à des sessions de sensibilisation ou formation.
En Norvège enfin, l’optimisation des procédés est également à l’œuvre au niveau des fours pyrométallurgiques. Sur le site d’Eramet Norway situé à Kvinesdal, des algorithmes d’intelligence artificielle permettent aux équipes data d’Eramet de fournir aux métallurgistes des recommandations pour améliorer le procédé ou encore réduire la consommation d’énergie des fours.