L’approche RSE et Droits humains
Eramet a développé une approche responsable et transparente pour ses activités industrielles et minières à travers notamment la mise en œuvre de ses standards et de sa feuille de route RSE pour l’ensemble de ses filiales. Dans le cas de ses participations minoritaires comme celle de PT Weda Bay Nickel, pour lesquelles elle apporte notamment son expertise technique, Eramet s’efforce de promouvoir ses engagements et bonnes pratiques environnementales et sociales. Des sessions de formation peuvent ainsi être réalisées.
Dans le cadre de son partenariat, Eramet réalise des Technical reviews régulières pour vérifier les performances du site en matière de santé, sécurité, d’environnement, de social et d’exploitation minière ainsi que des audits de conformité.
Eramet a volontairement intégré la société PT Weda Bay Nickel dans son périmètre de cartographie des risques droits humains au même titre que l’ensemble des filiales du Groupe. Des enjeux spécifiques ont ainsi pu être identifiés et des plans d’action dédiés ont pu être mis en place.
Son reporting extra-financier inclut ainsi volontairement les performances environnementales et sociétales de PT Weda Bay Nickel.
PT Weda Bay Nickel a été inclus dans le plan de vigilance du groupe Eramet en sa qualité de fournisseur. Un effort particulier a été mené pour décrire les risques et plans d’action liés à Weda Bay dans le plan de vigilance 2023 à la suite des questions de la société civile la même année.
Les enjeux environnement et biodiversité
La maîtrise de nos impacts environnementaux fait partie intégrante des objectifs d’Eramet en tant qu’entreprise minière responsable, dans tous les pays où Eramet est présent.
Dans le cas de ses participations minoritaires, Eramet s’efforce de promouvoir ses engagements et bonnes pratiques environnementales.
Dans le cadre des activités de PT Weda Bay Nickel, des études de la faune et de la flore sont systématiquement réalisées en amont des opérations d’exploitation avec les spécialistes de l’université locale Khairun, de Ternate, afin d’identifier les espèces présentes, et de les inventorier. Ces études sont complétées par un plan d’action biodiversité en cours de mise en place.
Réhabilitation et revégétalisation
Une exploitation minière s’inscrit dans un cycle long incluant plusieurs phases successives, depuis l’exploration jusqu’à la réhabilitation des terrains, avec un plan minier officiel intégrant les mesures visant à “Eviter, Réduire, Réhabiliter et Compenser” les impacts des activités minières.
A Weda Bay, une pépinière de 180 000 plants spécifiquement adaptés aux spécificités du territoire est en place sur la concession et deux autres sont en construction en 2024 au plus près des nouveaux sites miniers.
Les fosses minières, une fois le minerai extrait, sont remodelées avec la partie de terre ne contenant pas de nickel. Le “top soil” est ainsi précieusement récupéré avant l’extraction et mis de côté.
La dernière phase est celle de la plantation de plusieurs espèces locales élevées à la pépinière.
La gestion de l’eau
Avant l’ouverture de chaque site minier sur l’ensemble de la concession, les équipes locales procèdent au management de l’écoulement des eaux de pluie. Pour les canaliser et éviter qu’elles ne polluent les rivières ou le bord de mer, les eaux de ruissellement sont canalisées dans des ouvrages miniers appelés décanteur ou bassin de sédimentation.
Par ailleurs, des prélèvements d’eau sont réalisés régulièrement à la sortie des bassins et dans les rivières afin de mesurer leur niveau de turbidité (TSS). Les résultats des analyses de stations définies par les autorités sont automatiquement envoyés en temps réel aux autorités de tutelle gouvernementale.
De même, des prélèvements d’eau sont réalisés dans les puits des villages voisins, par un laboratoire assermenté, indépendant, en présence de représentants des communautés.
Prélèvement et analyse de la qualité des eaux par un laboratoire indépendant dans le village de Gemaf, proche de la mine
Les enjeux sociétaux
Les opérations de Weda Bay Nickel sont situées dans deux régences de l’île d’Halmahera, dans la province indonésienne des Moluques du Nord. Les six villages les plus proches sont Lelilef Sawai et Lelilef Woebulan, Gemaf, Woejerana, Woekob et Kulo Jaya, représentant une population d’environ 70 000 personnes. Par ailleurs, quelques petits groupes de populations seminomades, les Forest Tobelo, vivent également dans l’intérieur des forêts d’Halmahera.
À Weda Bay, conformément à sa pratique, Eramet a initié dès la phase préliminaire du projet un dialogue constant avec les communautés des villages environnants et les autorités locales ainsi qu’une identification des possibles risques liés à son activité.
Les échanges portent notamment sur le déploiement des opérations, les mesures de gestion environnementale et sociale et les programmes de contribution à l’économie locale.
Gestion d’impact auprès des communautés locales
Les travaux de PT Weda Bay Nickel ont commencé avec la réalisation d’études d’impacts. Ainsi, depuis les années 2000, plusieurs études ont été organisées sur différents sujets touchant aux communautés tels que l’influx de population, le patrimoine culturel, la santé…
Ces études ont notamment permis, pour assurer la sécurité des communautés vivant dans les villages aux alentours de la mine, de mettre en place des routes spécifiques pour le roulage de nickel, évitant ainsi toute coactivité entre les routes utilisées par les communautés et celles des opérations de transport minier. En outre, les routes utilisées pour le transport minier sont régulièrement arrosées afin de lutter contre la poussière.
Dialogue avec les communautés locales
A PT Weda Bay Nickel, 155 réunions ont été organisées en 2023 avec les communautés sur les thèmes de la gestion de l’impact, du suivi environnemental participatif, de la gestion des plaintes et de visites des autorités locales. Les réunions et rencontres collectives ont porté sur la mise en œuvre de projets ou d’initiatives d’investissement communautaire.
PT Weda Bay Nickel en Indonésie dispose d’un mécanisme de gestion des plaintes géré par IWIP (Industrial Wedabay Industrial Park) pour le compte de l’ensemble des activités du parc industriel. 13 alertes concernant exclusivement PT Weda Bay Nickel ont été enregistrées en 2023, résolues à 80 %, en lien avec l’acquisition de terrain en zone forestière, aux impacts sociaux (trafic, sûreté routière, emploi local) et aux impacts environnementaux (eau et poussière).
Investissement communautaire
PT Weda Bay Nickel a mené un programme contributif conséquent en 2023 en lien avec les piliers stratégiques Éducation, Santé et infrastructures ayant bénéficié à plus de 25 000 personnes.
Infrastructures
Afin d’améliorer les conditions de vie des près de milliers de riverains, PT Weda Bay Nickel a réalisé la construction de routes villageoises à Lelilef Sawai sur 2 kilomètres pour environ 3 000 bénéficiaires estimés. De plus, ont été mis en œuvre des travaux de canalisation sur 5 kilomètres pour l’évacuation des eaux à A Koulo Yaya pour 3 000 bénéficiaires estimés. Enfin, ont été mis en œuvre, la construction d’infrastructures sportives (terrain de sport a Gemaf) et socio-culturelles (rénovation de 20 mosquées et 14 églises).
Éducation
Un programme de renforcement de l’encadrement pédagogique a été réalisé dans les écoles secondaires des villages environnants ainsi que des bourses scolaires universitaires allouées à 16 lycéens dans des filières techniques, dont 52 % ont bénéficié à des jeunes filles.
Santé
Une dotation pour trois ambulances et un programme de support matériel et technique des centres de santé ont été réalisés (incluant des dons de médicaments) et ont bénéficié aux villages d’une population estimée à environ 20 000 personnes.
Indicateurs d’impacts en Indonésie en 2023
Plus de 25 000 bénéficiaires des contributions positives dont :
Gestion d’impact auprès des O’Hongana Manyawa
Dans certaines parties de l’île d’Halmahera, vivent les O Hongana Manyawa, également appelés les Tobelo de la forêt qui sont des groupes mixtes de personnes nomades et semi-nomades, habitants de la jungle et vivent dans les forêts intérieures de l’île. Le peuple Tobelo, dont les Tobelo de la forêt sont un sous-ensemble, est l’un des 32 groupes ethniques des Moluques du Nord. La nomination “Tobelo de la forêt” ou “Forest Tobelo” a été introduite par l’anthropologue Christopher Duncan, expert international de ce peuple, en 1997, pour distinguer ce groupe de langue Tobelo des autres groupes de langue Tobelo. Quant au groupe lui-même, il se nomme O hongana manyawa ou O fongana ma nyawa, ce qui signifie « peuple de la forêt », se différenciant ainsi des O berera ma nyawa qui se sont installés dans les villages et sur la côte.
La répartition initiale de la forêt Tobelo s’est dessinée au début du 20ème siècle. En 1915, le gouvernement colonial hollandais a proposé que certaines localités deviennent des zones de peuplement. Cependant, une grande partie de la communauté a choisi d’aller dans la forêt, appelée par la suite Forest Tobelo après que le gouvernement colonial a tenté de prélever des impôts dans ces zones de peuplement[1].
Au cours des 20e et 21e siècles, les différentes études sociétales ont montré que des contacts réguliers étaient réalisés entre cette communauté et les villageois, notamment à travers des activités de troc.
Depuis le début du projet, les Tobelo de la forêt ont régulièrement et volontairement des contacts avec les employés du projet. Au fil des ans, PT Weda Bay Nickel a réussi à développer des interactions respectueuses avec les Tobelos de la forêt, dont quelques individus peuvent vivre ou passer sur ou à proximité de la concession de Weda Bay.
Un programme d’engagement actif avec les groupes de cette communauté ayant déjà été en contact avec les personnes vivant dans les villages aux alentours est mis en place par PT Weda Bay Nickel depuis plusieurs années et définit des règles claires pour tous les employés et sous-traitants de la mine afin d’interagir de manière respectueuse et culturellement appropriée avec la communauté Tobelo.
Au début de l’exploitation en fin 2019, une étude complémentaire a été menée et a permis de mieux évaluer les risques d’impact de la mine sur un groupe semi-nomade identifié. Les premiers résultats de cette étude ont montré qu’un groupe de 9 personnes appartenant à cette communauté contactée vivent au sein du périmètre de la concession minière. A ce jour, les études n’ont fait état d’aucune donnée démontrant que des Tobelo de la forêt vivant en isolement volontaire vivraient à l’intérieur ou autour de la concession de Weda Bay Nickel.
Dans le prolongement de cette étude et afin d’améliorer en permanence nos connaissances, une nouvelle étude est conduite en 2024 pour approfondir la compréhension des moyens de subsistance des O’Hongana Manyawa vivant sur la concession et leurs interactions avec les services écosystémiques, afin de concevoir et déployer, le cas échéant, un plan de préservation complémentaire.
[1] P.J.M Baden (1929) in Memorie van Overgave van de Onderafdeling Tobelo
Une démarche de progrès avec le standard IRMA
En 2022, les actionnaires Eramet et Tsinghsan ont décidé d’engager la mine de Weda Bay dans la démarche IRMA (Initiative for Responsible Mining Assurance), la plus exigeante du secteur minier reposant notamment sur une collaboration multi-parties prenantes associant des ONGs telles que Human Right Watch et Earthworks. PT Weda Bay Nickel s’est ainsi engagé à être audité au regard de cette norme IRMA par une tierce partie externe. Eramet a été la première société minière à plaider pour l’IRMA en Indonésie avec notamment un sommet organisé en 2022 à Djakarta.
Des premières auto-évaluations IRMA internes ont par ailleurs été faites en 2022 et 2023. Un plan d’action dédié est suivi régulièrement. L’audit par un tiers indépendant est prévu à partir de 2025.