Réduire l’intensité carbone de 26 % d’ici 2023 : c’est l’objectif que s’est fixé le Groupe dans sa feuille de route RSE. Concrètement, on en est où ? A moins 14 % en un an ! Explications.

En 2018, le Groupe dévoilait sa feuille de route RSE, construite sur la base de treize objectifs. Parmi eux, l’objectif 13 : « réduire de 26 % nos émissions de CO2 par tonne de produit sortant d’ici 2023″.

C’est la Direction Énergie et Climat Groupe qui a pour mission d’impulser et de coordonner les actions et les projets permettant de contribuer la transition énergétique. Cette mission s’articule autour de deux objectifs majeurs : mener des actions de décarbonation du mix énergétique (l’ensemble des différents types d’énergies utilisées), pour réduire nos émissions de CO2 ; et optimiser l’efficacité énergétique, c’est-à-dire réduire la consommation d’énergie et par là-même réduire les coûts. Et tout cela, sans sacrifier la performance opérationnelle !

Où en sommes-nous aujourd’hui ?

Illustration - Bilan Energie Eramet 2019-2020

2019 et 2020 : années de la concrétisation

En 2019, le Groupe a réduit de 14 % ses émissions de CO2 par tonne de produit sortant. Cette progression est due, pour 12 % au développement de l’activité minière qui est une activité à faible intensité carbone et pour 2 % à de nombreux projets qui ont délivré des résultats concrets.

L’année dernière par exemple, plusieurs sites du Groupe ont entrepris leur démarche de certification ISO 50 001 (Management de l’énergie). En mars 2020, trois sites ont ainsi été certifiés, à savoir le site de Doniambo à la SLN, et deux sites de Comilog : le Complexe Industriel de Moanda (CIM) et la Direction Ferroviaire et des Installations Portuaires (DFIP). En plus de contribuer à la réduction des émissions, cette démarche d’amélioration continue permet de contribuer significativement à la réduction des coûts opérationnels des sites. Par exemple, en travaillant sur la consommation électrique de son réseau d’eau de refroidissement des fours de fusion, le site de Doniambo a vu baisser sa consommation d’électricité de plus de 11 gigawattheures – soit une économie d’environ 1,4 million d’euros. Le Complexe Métallurgique de Moanda (CMM), les mines de Comilog, et Eramet Marietta sont également en train de préparer leur certification.

Mais la nouvelle avancée énergétique chez Eramet, c’est la signature récente d’un contrat éolien avec Green Investment Group (GIG) : fin 2021, les usines d’Eramet Norway bénéficieront d’électricité en provenance de deux nouveaux parcs éoliens. Le parc de Tsyvaer, d’une puissance de 47 mégawatts – de quoi alimenter près de 9 000 foyers pendant un an –, permettra de supplanter environ 8 000 tonnes de CO2 émis – soit la quantité d’émissions annuelles de 2 500 voitures ! Le parc de Buheii, 80 mégawatts, permettra quant à lui la création d’une centaine d’emplois dans la région. Le Groupe sécurise ainsi un approvisionnement constant en énergie « verte », à un prix compétitif : le fournisseur s’est en effet engagé à fournir l’électricité en toutes circonstances, à puissance constante, en respectant un prix de base. « Ce contrat nous apporte de la visibilité sur les dix-sept prochaines années, et vient renforcer la compétitivité de nos sites norvégiens. C’est également très positif pour l’image d’Eramet, et cela prouve une fois de plus notre engagement dans la lutte contre le réchauffement climatique à travers ce type d’actions concrètes axées sur la transition énergétique« , a commenté Pierre Gueudet, Directeur Énergie et Climat Groupe, à l’annonce de la signature.

À travers Eramet Norway, le Groupe se concentre également sur des projets plus long terme : fin 2019, Eramet a obtenu le soutien financier d’Enova, entreprise publique norvégienne, pour développer des projets énergétiques à destination de ses usines norvégiennes. En parallèle, la filiale norvégienne et son partenaire Arriva, opérateur de transport, planchent sur une solution visant à convertir des infrastructures portuaires à l’électrique pour permettre aux bateaux de consommer moins en utilisant le réseau électrique lors du chargement et du déchargement à quai. Ce sont 1 200 tonnes d’émissions de CO2 qui devraient ainsi être économisées grâce à cette opération. Avec le soutien des autorités norvégiennes, Eramet Norway a également signé un contrat avec Clarke Energy, multinationale spécialisée dans les systèmes de production d’énergie. Leur projet : la construction d’un moteur à gaz (« Energy Recovery Unit » ou « ERU ») pour l’usine de Sauda, qui recyclera le gaz émis par les fours pour produire de l’énergie électrique et thermique. Les gains : 250 gigawattheures, soit la consommation de 5 000 foyers et une augmentation de 40 % de l’efficacité énergétique de l’usine.

Consommer mieux… pour dépenser moins

Concilier enjeu climatique, enjeu économique et enjeu de performance ? C’est le défi qu’Eramet a décidé de relever en se penchant activement sur des solutions permettant de consommer moins d’énergies traditionnelles, à un coût moindre, et ce, sans perte de performance.

Par exemple, Eramet a signé en 2020 un contrat d’achat d’énergie renouvelable en Nouvelle- Calédonie. Le pays s’est en effet illustré ces dernières années par une forte montée en puissance des d’énergies renouvelables comme l’éolien et le solaire. A tel point que le réseau est parfois incapable d’absorber la totalité de la production. Un accord a donc été passé avec Enercal, société néo-calédonienne de l’énergie, pour qu’Eramet, aux moments les plus favorables, puisse acheter l’énergie renouvelable aujourd’hui perdue à un prix inférieur au coût marginal de production de l’électricité par la centrale fioul. Ce système permet ainsi de diminuer mécaniquement la production d’électricité de la centrale fioul de la SLN. « Cet accord est gagnant-gagnant tant sur le volet économique qu’en termes de bilan carbone« , explique Pierre Gueudet. Grâce à cet accord, 7,6 GWh ont pu être consommés au cours du dernier trimestre 2019 ; 2 260 tonnes de fioul ont ainsi été économisées et l’équivalent de l’émission de 637 tonnes de CO2 a pu être évité.

Les sites français quant à eux progressent également : tous s’équipent de moteurs à vitesse variable moins « énergivores  » ou encore d’éclairages LED, à plus faible consommation (gain de consommation de 70 % par rapport à un éclairage traditionnel) et plus performants (meilleure luminosité pour plus de confort optique), grâce à des Contrats de Performance Energétique (CPE) impliquant l’investissement d’un tiers et permettant de limiter la sortie de cash du côté du Groupe. Les sites d’Aubert & Duval situés à Firminy, aux Ancizes et à Heyrieux ont déjà franchi le cap. Résultat : une économie de près de 2 300 mégawattheures par an, et de plus de 77 000 euros. Le déploiement des éclairages LED est en cours sur les autres sites français de la Division Alliages Haute Performance.

L’Énergie et la crise : se réinventer

Si la crise sanitaire n’a pas épargné l’activité et les projets de la Direction Énergie et Climat, elle a en revanche révélé l’agilité et l’adaptabilité des équipes dédiées à ce sujet.

C’est le cas par exemple avec le projet de centrale photovoltaïque lancé chez GCO. Son objectif : substituer 20 % de la consommation d’électricité de la filiale sénégalaise – actuellement produite par une centrale fioul – par de l’électricité renouvelable, en provenance de cette même centrale.

Ce projet, qui fait partie des projets Énergie fortement impactés par la crise, a été complètement repensé et adapté : « La crise a certes ralenti certains projets, mais elle nous a également permis de nous réinventer, de trouver des approches différentes. C’est le cas avec ce projet de centrale photovoltaïque : au lieu d’avoir recours à des capex, c’est-à-dire d’investir nous-mêmes, nous avons opté pour un contrat PPA (Power Purchase Agreement), qui nous permet de traiter avec un fournisseur, en préservant les équilibres financiers du Groupe« , explique Pierre Gueudet.

De belles avancées qui traduisent la mobilisation générale des équipes sur ce sujet. Mais ce résultat ne peut pas être parfaitement satisfaisant. Eramet cherche à inscrire son action dans la durée et réfléchit sur un objectif de plus long terme à 15 ans pour décarboner autant que faire se peut son industrie.